[Montauban - 3e d'Août 1461] La Métaphysique est la science des causes premières.

Montauban - 3e d'Août 1461 a écrit:: Nous avons tous, au fond de nous, quelques questions en partage.

Aujourd'hui, nous allons aborder la question de la métaphysique dans l'espace du pensable. Mais je serais particulièrement malhonnête avec vous si j'omettais de vous signaler que cette réflexion publique est une sorte d'hommage rendu à Monseigneur David Stanislas Kronembourg, l'évêque de Cahors, en souvenir de nos troisièmes mi-temps philosophiques hebdomadaires nocturnes, autour d'une petite coupe de vin blanc.

Tout d'abord, commençons par raconter la petite histoire de l'origine du terme « métaphysique » qui n'a pas grand chose à voir du point de vue de l'étymologie pure avec l'expression : « Méta-cagoule » -oui, oui, je vous expliquerais cela dans un prochain prêche.

Il faut savoir que le terme « métaphysique » est avant tout un terme d'archiviste qui ne vient pas d'Aristote lui-même. Ce qui nous est parvenu du prophète Aristote, c'est un ensemble structuré de minutes, de notes de cours, que divers disciples ont utilisées et certainement remaniées. Ainsi, trois siècles après la mort du Prophète, un de ses disciples de Rhodes répondant au nom d'Andronikos dict « Sassay Fort-de-Fruit », en sa qualité de … non, non, pas de présentateur de la Tsar Academy, on, mais en sa qualité de successeur d'Aristote à la direction du Lycée, entreprend d'agencer toute la production intellectuelle d'Aristote, pour la classifier en plusieurs rubriques.

Andronikos ne manque pas alors de classer ces rubriques à sa façon :

- Les méthodes de raisonnement, le langage, l'interprétation, sont classés dans l'Organon, qui signfie « outil » et que l'on enseigne aujourd'hui à l'Université sous l'appellation de « Logique ».
- La Physique, ou « phusis » regroupe l'ensemble des sciences de la nature.
- L’Éthique, regroupe l'ensemble des thèmes relatifs à l'action et à la politique.

Mais un problème se posa rapidement à Andronikos. Que fallait-il donc faire des écrits qui gravitaient autour de ce qu'Aristote appelait « la Philosophie première » qui tantôt désigne la théologie (Dieu est la cause première), tantôt sur la réflexion de l'être en tant qu'être, et qui exige une discipline philosophique qui n'existe pas encore et qu'Aristote a appelé « epistèmè zètoumenè » soit en traduction littérale « science cherchée », comme discipline attendant encore sa désignation. Soucieux de répondre à cette problématique, Andronikos fait alors suivre l'étude « Logique » de celle intitulée « Physique » qu'il prolonge des quatorze volumes Aristotéliciens vierges de classification et auxquels Andronikos attribue le titre de « Méta ta phusica » soit, ce qui vient « après la physique » ; « méta » en grec signifiant « au-delà ». D'où la désignation de la métaphysique pour toute réflexion sur la transcendance, qui nous entraîne au-delà de la simple « phusis », de la nature, de l'être en mouvement.

Ainsi, puisque Aristote a parlé de « Philosophie première » cela suppose qu'il existe une philosophie seconde. Celle-ci est alors la « phusis » qui traite du vivant, de ce qui vit, de ce qui bouge, quand la métaphysique, elle, en sa qualité de philosophie première, traite de la transcendance spirituelle.